L’économiste et homme politique anglais Lord William Beveridge (1879–1963) a mis en évidence une relation simple entre le niveau du chômage (le nombre d’actifs à la recherche d’un emploi) et le taux d’emplois vacants (le nombre d’emplois disponibles), tous deux exprimés en pourcentage de la population active.
Il avait remarqué que lorsque le chômage était élevé, le taux d’emplois vacants était faible ; lorsque le chômage était faible, le taux d’emplois vacants était élevé. Autrement dit, le taux de chômage et le taux d’emplois vacants sont liés par une corrélation négative.
Les économistes ont nommé la relation décroissante entre le taux d’emplois vacants et le taux de chômage la courbe de Beveridge en son honneur, illustrée par le Graphique 3.2.
Tentons de comprendre cette corrélation et la courbe de Beveridge.
Les variations de la demande globale et le rythme de croissance économique (conjoncture favorable ou défavorable) déterminent les variations du taux de chômage et du taux d’emplois vacants. En période de croissance économique (point A), les créations d’emplois sont supérieures aux destructions d’emplois ; par conséquent, le taux d’emplois vacants augmente et le taux de chômage baisse. À l’inverse, en période de récession (point B), les destructions d’emplois l’emportent sur les créations d’emplois : le taux d’emplois vacants baisse et le taux de chômage augmente.
Le déplacement sur la courbe traduit donc le passage d’une conjoncture économique favorable à une conjoncture défavorable.
Il existe un point sur la courbe (point C qui se situe à l’intersection de la courbe et de la bissectrice) où le taux de chômage est juste égal au taux d’emplois vacants. En ce point, c’est uniquement un problème d’appariement (d’adéquation) entre la demande de travail exprimée par les employeurs et l’offre de travail exprimée par les chômeurs qui explique le taux de chômage : les employeurs ne trouvent pas de salariés qui leur conviennent ou, à l’inverse, les postes proposés ne trouvent pas grâce auprès des chômeurs.
La position de la courbe est révélatrice de l’importance des problèmes d’appariement. Sur la courbe 2, au point D, il y a à la fois un taux d’emplois vacants et un taux de chômage plus élevé qu’au point C : l’appariement se dégrade. Plus la courbe de Beveridge est proche de l’origine des axes, moins le problème d’appariement est important ; plus la courbe de Beveridge est éloignée de l’origine des axes, plus l’appariement entre l’offre et la demande de travail se fait mal. Une courbe de Beveridge très éloignée de l’origine des axes traduit une combinaison de chômage élevé et d’emplois vacants en grand nombre et est un indicateur de l’inefficacité du processus d’appariement sur le marché du travail.
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